VOYAGE EN ORIENT DE CAMILLE CALLIER |
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Portrait de Camille Callier d'après une photographie par le peintre Dr. Yasser Habrawi |
Né à Saint‑Omer le 7 mars 1804, Camille-Antoine Callier entra à l’École polytechnique en 1823 puis intégra comme sous‑lieutenant l’École des ingénieurs géographes. Il accomplit une mission en Orient de 1830 à 1834 et plusieurs comme aide-de-camp du maréchal Soult en Algérie en 1841, 1842, 1844 et 1845. Il fut promu colonel en 1848, général de brigade en 1853 et général de division en 1863. Il fut désigné comme négociateur du traité avec l’Allemagne en 1871 mais refusa cette fonction. Il prit sa retraite en 1878 et mourut à Paris le 12 janvier 1889.
La veuve de Camille Callier confia les archives de son défunt mari à l’archéologue Salomon Reinach (1858‑1932). À son décès, les documents furent remis à la Bibliothèque nationale (don 6311 reçu le 3 juillet 1934) qui conserve ainsi une centaine de carnets et quinze manuscrits de plusieurs centaines de feuillets relatifs à la vie et aux travaux de Camille Callier, parmi lesquels le Mémoire sur la Syrie.
Malgré les nombreuses décorations françaises et étrangères qu’il reçut au cours de sa brillante carrière diplomatique et militaire, et malgré l’abondance et l’intérêt de ses travaux géographiques, peu d’études lui ont été consacrées. Il est vrai qu’il fut secrétaire général de la Société de géographie pendant seulement quelques mois et qu’il ne publia jamais le résultat de ses explorations ni de ses recherches. Le caractère secret de certaines missions que lui confia le ministère des Affaires étrangères explique aussi sans doute ce silence. La vie de cet ingénieur géographe aux multiples facettes est pourtant passionnante. Son voyage en
Orient en compagnie du lieutenant Stamaty dans les années 1830 est
effectué à la demande du ministre de la Guerre, le maréchal de Bourmont, dans
le but d’étudier les régions encore peu parcourues de l’Asie mineure, de |
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LIVRE | ||||||||||||||
Titre : Mémoire sur la Syrie ou Promenades d'un ingénieur géographe à Alep (1831-1832) Auteur : Camille Callier (1804-1889) Editeurs scientifiques : Hussein I. El-Mudarris & Olivier Salmon Préface par Thierry Boissière Editeurs : Dar Al-Mudarris & Ray Publishing and Science Publication : mars 2010 Format : 17 x 24 cm, cartonnage, 207 pages, 106 illustrations noir et blanc Prix : 28 euros Dans ce manuscrit inédit, Camille Callier rend compte de ses séjours à Alep en 1831 et en 1832. Présenté sous la forme originale de promenades, le texte est une invitation à découvrir ou redécouvrir la ville et ses alentours, à travers des itinéraires susceptibles de servir de guide au touriste contemporain. L’approche de Camille Callier pour comprendre la culture syrienne est tout aussi moderne : « Dans ce pays tout de poésie c’est souvent par ce côté-là qu’il faut voir les choses pour en apprécier l’action sur l’esprit des Orientaux, car c’est presque toujours à ce point de vue qu’ils se placent eux-mêmes. Ne sait-on pas que la poésie est fille de l’Orient ? C’est donc à elle de nous faire les honneurs du pays et de nous en expliquer ce qui nous paraît mystérieux. » Il succombe ainsi au charme inexprimable des chants des muezzins, se laisse envoûté par les vapeurs de moka, la musique des norias et le parfum du narguilé, et s’émerveille de la beauté de la ville au soleil couchant. Rien d’étonnant que ce soldat-écrivain fut choisi par le gouvernement français en 1839 pour porter la paix entre Égyptiens et Ottomans : « l’anthropologie poétique » comme remède à la guerre, une idée à méditer… |